Une semaine en e-Démocratie

Du nouveau pour le vote par Internet en France ?

Les Primaires de l'ecologie organisées pour choisir le candidat (ou la candidate) de Génération Ecologie à l'élection présidentielle d'avril 2012 se déroulent du 15 au 23 juin pour la premier tour et du 30 juin au 6 juillet pour le second tour. Les électeurs concernés peuvent voter, au choix, par voie postale ou par Internet. Ce qui représente une véritable révolution culturelle pour un parti qui s'est longtemps farouchement opposé au vote électronique.

Les électeurs ont reçu, par courrier postal, un identifiant et un mot de passe destinés à être utilisés pour les deux tours. En cas de double vote (papier et Internet), c'est le scrutin électronique qui sera pris en compte.

C'est la société Extelia, filiale de La Poste, qui a été retenue pour réaliser cette élection par Internet. Spécialiste des systèmes d’informations complexes reposant sur le traitement de données sensibles, Extelia a développé avec EADS une solution de vote par Internet fiable, performante et reconnue.

Même si le débat reste vif sur ce sujet au sein de Génération Ecologie, le choix du vote par Internet marque un pas significatif dans l'évolution des mentalités. Il fait suite à la généralisation du vote par Internet dans le canton de Genève, pionnier dans l'expérimentation de cette nouvelle modalité de vote, qui, le 15 mai dernier, a vu un électeur sur quatre voter en ligne.

Un électeur sur cinq avait également voté en ligne lors des élections législatives en Estonie, début mars. Le pays balte est le premier à avoir généralisé le vote par Internet à l'ensemble de ses élections.

Egypte : Révolution 2.0, acte II

 
La révolution égyptienne a démontré, une fois de plus, que l'Internet changeait le monde. Après l'élection de Barack Obama et la chute de Ben Ali en Tunisie, celle d'Hosni Moubarak est riche de nouveaux enseignements.

D'abord, il n'est plus possible de couper un pays du reste du monde. Dans le passé, on fermait les frontières, on coupait les télécommunications et on réprimait sans que cela se sache, du moins pas rapidement. Aucun régime n'avait encore eu recours à un blocage total d'Internet. Il y avait eu des limitations en Birmanie, en Iran, au Népal et même en Chine, mais jamais il n'avait été bloqué ainsi pendant huit jours.

Malgré cela, les informations ont continué à circuler, notamment grâce au rôle joué par les industriels eux mêmes, comme on l'a vu avec le service lancé par Google et Twitter de "speak-to-tweet". Il suffisait d'appeler un numéro international avec un simple téléphone pour que le message soit transformé en tweet relayé par les réseaux sociaux. Le rôle de Facebook pour contourner la censure gouvernementale en Tunisie avait déjà été le signe du rôle que les acteurs du web pouvaient jouer. Est-ce un hasard si c'est le patron du marketing de Google pour le Moyen Orient, Wael Ghonim, qui est devenu le visage des contestataires du web?

 

Elections par Internet : 3 pays européens à suivre en 2011

L'année 2011 sera importante pour l'évolution du vote électronique. Trois pays européens seront, en effet, directement concernés par le vote par Internet. Tandis que celui-ci sera utilisé lors des élections législatives en Estonie, pour la deuxième fois consécutive, les électeurs suisses continueront de débattre et de tester dans certains cantons l'e-voting lors de leurs élections législatives. Pour la première fois enfin, la Norvège démarre des tests et prévoit de sélectionner des villes pilotes lors des élections municipales de septembre prochain.

La politique migre vers le mobile

Selon une étude menée par le centre de recherche américain Pew Internet, plus du quart des adultes américains se sont servis de leur téléphone mobile, lors des élections législatives de novembre 2010, pour s'informer ou participer à la campagne électorale. Parmi eux, près des trois quarts ont utilisé leur téléphone pour s'envoyer des SMS et 39 % pour accéder au web.

14 % des américains ont, par exemple, envoyé un SMS pour dire à leurs contacts pour qui ils avaient voté, une manière d'inciter leurs proches à faire de même, 6 % pour partager des infos pratiques sur les conditions de vote (les files d'attentes, le taux de participation, ou le temps nécessaire pour exprimer son choix), 3 % pour prendre des photos et des vidéos dans le contexte électoral, et les partager, et 1 % pour verser une contribution financière à un candidat ou un parti.

Les résultats sont détaillés sur le site de Pew Internet.

Citizenscape: de l'expression à l'e-pétition.

Sean Ellis, responsable de la plateforme Citizenscape (cap citoyens), lancée en 2008 dans le cadre d'un projet européen co-financé par la Commission de Bruxelles, présente l'initiative mise en place en Irlande, Slovaquie, Italie et au Royaume-Uni.

Citizenscape a pour objectif de stimuler la participation citoyenne et la communication en ligne grâce à un espace numérique qui introduit le système démocratique au sein d'un réseau social dédié. Vingt-cinq experts répondent, par exemple, aux questions posées par plus d'une millier d'utilisateurs inscrits.

Un projet qui a permis d'utiliser tous les outils disponibles en ligne (vidéos, Twitter, Facebook, widget, etc) et a abouti à la mise en place de systèmes de pétition en ligne, notamment dans la ville britannique de Bristol, où 17.000 personnes ont signé une pétition concernant un nouveau stade de football. Ce système vient d'ailleurs d'être adopté par la province canadienne des Territoires du Nord Ouest.

A noter la question posée autour de l'utilité d'une plateforme dédiée : Pourquoi aller sur une plateforme que je ne connais pas, alors que je peux débattre des mêmes sujets sur Facebook ? Question de confiance, répond Sean Ellis.

Audition des finalistes des trophées de l'e-Démocratie 2010.

• Le site web de Citizenscape

 

Au Brésil, Dilma Rousseff élue Présidente avec 56 % des voix... électroniques!

L'élection de Dilma Rousseff à la Présidence de la République brésilienne, l'une des plus grandes démocraties du monde, est l'un des exemples les plus spectaculaires d'utilisation du vote électronique. Plus de 106 millions d'électeurs, soit un taux de participation de 78 % au second tour, ont en effet voté avec une machine électronique sans que personne n'émette des doutes sur la sincérité du scrutin.

Exactement 187 observateurs étrangers, venus de 45 pays, selon la Cour Supérieure électorale brésilienne, ont scruté ces élections. L'utilisation des machines à voter, en oeuvre depuis 1996, mais aussi des machines biométriques permettant d'identifier les électeurs grâce à leurs empreintes digitales suscitent en effet la curiosité de pays occidentaux où des groupes de pression contestent l'usage de l'électronique dans toute élection, interdisant en cela la modernisation du processus électoral.

Rennes veut passer du Web 2.0 au Web²

Rennes Metropole a obtenu, le 14 octobre dernier, le Trophée Européen de l'e-Démocratie 2010, à l'issue des auditions qui ont réuni les finalistes de ces récompenses à l'Hôtel de Ville d'Issy-les-Moulineaux. C'est Xavier Crouan, directeur de l'information et de l'innovation numérique, qui a reçu le trophée des mains de Daniel van Lerberghe, Président de l'Institut européen Politech.

L'ambition de Rennes ? "Ouvrir les données publiques pour faire émerger l'intelligence créative". C'est cela le web au carré.

 
Rennes veut passer du Web 2.0 au Web²

•  A voir aussi, l'interview de Xavier Crouan après la remise du Trophée européen 2010 de l'e-démocratie

Kate Lundy : "En Australie, nous avons composé un groupe de travail dédié au gouvernement 2.0"

Elue travailliste au Sénat Australien, Kate Lundy est probablement l'un des parlementaires les plus impliqués dans les débats sur la société numérique dans son pays. Elle fut la première à ouvrir un site web parlementaire, en 1996, et elle milite depuis longtemps pour un gouvernement plus ouvert, plus transparent et plus participatif. Lauréate du trophée international de l'e-Démocratie 2010, remis par Phil Noble, président de PoliticsOnline, le 14 octobre dernier à Paris, Kate Lundy avait présenté, lors de son audition, une plateforme de consultation des citoyens. Une audition à voir ou à revoir en vidéo.

Les lauréats des Trophées 2010 de l'e-Démocratie

A l'issue d'une série d'auditions organisées en salle multimédia de l'Hôtel de Ville d'Issy-les-Moulineaux et retransmises en direct sur Internet, les lauréats des Trophées 2010 de l'e-Démocratie ont été annoncé au Ministère des Affaires étrangères, le 14 octobre.

Ils ont été remis, dans la catégorie France à Jean-Paul Delevoye, Médiateur de la République, dans la catégorie Europe à Xavier Crouan, Directeur de l'Information et de l'Innovation numérique de Rennes Métropole, dans la catégorie Internationale à la Senatrice australienne Kate Lundy et enfin, le Prix des Internautes a été décerné à Ralph Benko, auteur du « Webster dictionary ».

Gagner 2012 grâce au web ?

18 mois avant l'élection présidentielle française, les partis fourbissent leurs armes et élaborent en ce moment même leur stratégie de campagne. L'Internet sera évidemment présente dans ces stratégies. Reste à savoir si la stratégie numérique sera au coeur des campagnes des candidats ou pas. Alors que les jeunes qui voteront pour la première fois seront les premiers électeurs de la Génération Internet (la Génération Y comme disent les anglo-saxons), on peut s'attendre à vivre des moments passionnants.

Et si on s'inspirait de ce qui se passe autour de nous ? Les britanniques viennent de vivre une campagne électorale au résultat inédit (un gouvernement de coalition des centristes et des conservateurs) tandis que les américains s'apprêtent à voter pour les mid-term élections de début novembre.

Dans le cadre du World eGov Forum, Phil Noble, Président du portail américain Politicsonline, réunira, mercredi 13 octobre au siège de Cisco Systems, à Issy-les-Moulineaux, un panel de spécialistes britanniques et américains pour présenter les derniers exemples des campagnes électorales.

Autour de lui, les britanniques Sam Coates, patron de la stratégie numérique du parti Conservateur britannique, Julia Glidden, spécialiste des TIC et militante travailliste, Chris Lundberg, cofondateur du site américain "Democracy in action" et Bennett Richardson, de David All Group qui publie le site américain TechRepublican.