Cette semaine, Facebook et Twitter soupçonnés d'aider Sarkozy, Poutine soupçonné de payer des trolls et l'émergence du cloud protesting.
Facebook accusé de prendre partie pour Nicolas Sarkozy
Le magazine "l'Express" a révélé que la timeline du président sortant était le fruit "d'un travail discret entre Facebook et l'Élysée depuis octobre 2011". Cette biographie numérique d'un nouveau genre, saluée pour sa qualité, a suscité la colère du Parti Socialiste. Fleur Pellerin, chargée des questions numériques dans l'équipe Hollande, écrit : "L'implication de Facebook dans la campagne présidentielle française est inacceptable. Si vous avez vraiment travaillé sur ces outils depuis des semaines ou des mois, vous auriez dû les offrir à tous les candidats, à égalité, et les rendre publics au même moment".
Twitter accusé de censurer les comptes anti Sarkozy
La société américaine est accusée d'avoir fermé plusieurs comptes parodiques ou hostiles à Nicolas Sarkozy. "Twitter autorise les comptes parodiques dans ses conditions d'utilisation. La raison de la suppression d'un compte parodique d'une personnalité politique pourrait être considérée comme rentrant dans le cadre d'une opération de censure en cette période d'élection présidentielle" rappelle l'association Internet sans frontières, qui soupçonne l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy de signaler à Twitter les comptes concernés.
80 % des électeurs français sont Internautes
Ceux qui douteraient de l'impact d'Internet sur la campagne électorale devraient lire le guide de web campagne publié par "Regards sur le numérique". Il rappelle que près de 80 % des électeurs Français sont connectés aujourd'hui à l'Internet, soit 20 points de plus qu'il y a cinq ans, que les cadres et les adolescents passent plus de temps sur le web que devant la télévision, et qu'il faut donc penser à capter l'attention de ceux qui ne vont pas au marché le dimanche matin. Selon un sondage de TNS Sofres, 39 % des Français pensent qu'Internet jouera un rôle important dans la campagne.
En Russie, les pro Poutine investissent la Toile
Avant l'élection présidentielle russe du 4 mars, pro et anti-Poutine se livrent à une guerre d'influence médiatique. La bataille se joue sur deux principaux fronts: la télévision et Internet. Si la première est encore largement contrôlée par le pouvoir, le web est le média privilégié par les contestataires. Afin de remettre la main sur la Toile, les Nachi, «jeunesses poutiniennes» créées en 2005, se sont fait une spécialité d'inonder les forums et blogs ennemis de commentaires favorables au pouvoir en place. Et pour parvenir à leurs fins, ils n'hésiteraient pas à payer cher des internautes, selon le Guardian.
L'émergence du cloud-protesting
Un article intéressant, publié sur Owni, cite l'analyse de Stefania Milan, chercheur au Citizen Lab de l’Université de Toronto, selon laquelle le mouvement "Occupy" est l'expression d'une nouvelle forme de protestation, qui peut être repris et adaptés par n’importe quel individu partout dans le monde. Un "nuage de protestations" qui a aidé le mouvement à grandir à une vitesse inégalée sur toute la planète et qui ressemble aussi à une crise d'identité.